Intervention de Jean-Sébastien Guitton lors du conseil municipal du 18 décembre 2017
En résumé : Face aux modifications apportées au plan pluriannuel d’investissements, nous nous demandons si, en matière de trajectoire budgétaire, le pilote a une vision claire de son plan de vol ! Nous interrogeons aussi la gestion des équipements sportifs.
Ce que nous notons tout d’abord dans ce rapport d’orientations budgétaires, c’est que vous prévoyez un niveau élevé d’investissement en 2018, après une année 2017 qui contrastait déjà en la matière avec le début du mandat. Bien sûr nous nous en réjouissons puisque, par le passé, nous vous avions au contraire reproché de ne pas suffisamment utiliser les marges de manœuvre dont disposait la commune pour investir.
Cependant, nous avons observé que vous avez apporté des modifications importantes à votre PPAM (c’est à dire votre plan prévisionnel d’investissements sur le mandat) et cela nous préoccupe pour deux raisons.
Tout d’abord, le PPAM présenté en décembre 2016 prévoyait des investissements importants en 2017 et 2018 puis une baisse de l’investissement en 2019 et 2020, de sorte que l’endettement par habitant devait augmenter pendant 2 années avant de se stabiliser, ce qui semblait une stratégie prudente mais raisonnable. Votre nouveau PPAM prévoit au contraire de maintenir un niveau d’investissement assez haut en 2019, en 2020 et même en 2021, au-delà de votre mandat, avec une dégradation rapide et très significative de notre capacité de désendettement. Nous sommes favorables à une trajectoire budgétaire ambitieuse mais le plan que vous proposez présente un risque de dérapage auquel nous devons donc être très attentifs, d’autant que d’autres investissements non prévus pourraient s’avérer nécessaires dans les prochaines années.
Les changements importants du PPAM nous préoccupent également parce qu’ils signifient que, quasiment à mi-mandat, fin 2016/début 2017, vous n’aviez toujours pas anticipé ni planifié des projets aussi importants et structurant que la construction de deux multi-accueils au Bignon et à Plaisance, pour 2,5 millions d’euros chacun, ni celle d’un nouveau groupe scolaire, dans le quartier Praudière, pour 7 millions d’euros. Pourtant la rénovation du Centre socio-culturel de Plaisance et l’évolution démographique de la route de Rennes sont connues de longue date. Puisqu’il est question de trajectoire budgétaire, nous pouvons filer la métaphore et nous demander s’il y a bien un pilote dans l’avion ou, pour le dire de façon un peu moins caricaturale, nous demander si le pilote a une vision claire de son plan de vol.
La question de l’anticipation se pose d’ailleurs aussi plus spécifiquement à propos de la gestion de nos équipements sportifs. Nous nous étonnons que la rénovation ou la réparation des trois gymnases du Bois Raguenet, de la Cholière et de la Bugallière doivent se faire la même année, en 2018, ce qui risque de nécessiter leur fermeture pendant une période plus ou moins longue de manière simultanée en provoquant des problèmes importants pour nos clubs sportifs. Il est regrettable de ne pas planifier et anticiper davantage les travaux de rénovation de nos vieux équipements et d’attendre que les problèmes apparaissent pour intervenir. Des problèmes d’entretien apparaissent aussi dans la nouvelle salle Tilagone. Alors que les sportifs vous alertaient depuis deux ans sur un problème de VMC dans un vestiaire, vous n’êtes pas intervenus. Résultat : le plafond de ce vestiaire est aujourd’hui constellé de moisissures et un banc a déjà dû être remplacé à cause de l’humidité. Cela ne nous semble pas une bonne façon d’entretenir notre patrimoine. Enfin, qu’il s’agisse de compenser provisoirement la fermeture d’un gymnase ou d’anticiper nos besoins en équipements sportifs pour les 5 à 10 ans qui viennent, nous persistons à penser que le gymnase Alcatel est une vraie opportunité. Il nous a d’ailleurs été rapporté qu’il était sur le point d’être vendu. Nous aimerions savoir si vous pouvez confirmer cette information et, si oui, si vous prévoyez une préemption.
Pour terminer, concernant le financement de nos investissements, nous ne comprenons pas pourquoi vous persistez à envisager la nouvelle piscine comme un projet strictement orvaltais plutôt que de chercher à construire un projet commun avec Saint-Herblain, Nantes ou Sautron, qui pourraient alors assumer une partie de l’investissement. De même, avez-vous envisagé une mutualisation de la future école de la Praudière avec la Ville de Nantes, toute proche, ce qui là encore réduirait sans doute les coûts ?
(Réponses de la majorité : A propos de la salle Tilagone, le Maire admet que si un problème de VMC provoque une dégradation de la salle, ce n’est pas acceptable. A propos de la piscine, leur projet reste de passer une convention avec Saint-Herblain mais sans les impliquer dans l’investissement. A propos du gymnase Alcatel, il y a en effet un acheteur mais la Ville attend de voir quel est son projet, en lien avec les restrictions réglementaires du PLU sur cette parcelle)