Intervention de Jean-Sébastien Guitton lors du CM du 15 juin 2015
En résumé : les difficultés budgétaires sont en partie liées à la réduction des dotations d’État mais la tendance à l’augmentation des dépenses plus rapide que celle des recettes était déjà amorcée depuis plusieurs années. Dans cette période difficile, il nous semble souhaitable d’engager une réflexion participative sur les choix budgétaires à faire.
Monsieur le Maire, je ne reviendrai pas en détail sur les chiffres de ce Compte Administratif 2014 mais globalement, à l’évidence, il témoigne d’une situation budgétaire difficile et inquiétante. Depuis plusieurs années, nos recettes augmentent, notamment celles issues des impôts locaux, en raison d’une augmentation des bases. Pourtant notre épargne diminue car nos dépenses de fonctionnement augmentent plus vite que nos recettes. Cette tendance n’est absolument pas nouvelle, vous en portez la responsabilité et il est un peu facile de chercher à la camoufler aujourd’hui derrière la seule évolution des dotations versées par l’Etat ou d’autres mesures nationales.
Ceci étant dit, c’est vrai, la baisse de ces dotations est importante, trop importante, et elle le sera encore davantage à l’avenir. Cela joue indéniablement un rôle déterminant dans la gestion de nos finances locales.
Face à cette situation difficile, vous avez fait en 2014 des choix budgétaires comparables à ceux dont nous avons débattu en début d’année 2015. Nous les contestons, comme celui d’augmenter les tarifs, ce qui revient à faire supporter aux seuls usagers des services publics des efforts qui nous concernent tous.
Car s’il est clair que des économies peuvent être faites en privilégiant davantage l’optimisation et la mutualisation ou par des investissements qui permettent de réduire nos dépenses de fonctionnement, je crois que chacun comprend que, dans cette période, il est nécessaire de faire des choix et des efforts.
L’important est donc de réfléchir collectivement à nos priorités, à ce qui nous semble fondamental et à ce qui l’est peut-être moins, de réfléchir à ce qui nous semble juste et à ce qui serait au contraire une menace pour notre cohésion sociale. Cette réflexion, ce débat, ce travail, ils ne peuvent pas se limiter à vos réunions de Bureau municipal, entre adjoints, ni même à vos réunions de majorité. Je crois que c’est une des leçons que vous pourriez tirer, peut-être même une opportunité que vous pourriez saisir, après la mobilisation importante des parents d’élèves et des agents municipaux contre la réduction du nombre de postes d’ATSEM. Eux comme nous avons considéré que votre projet menaçait quelque chose de fondamental, qui est la qualité de l’accueil et de l’enseignement et la sécurité physique et affective de nos jeunes enfants. La méthode que vous avez utilisée n’était pas non plus acceptable : c’est encore une leçon à tirer. Vous avez finalement renoncé à ce projet, nous nous en réjouissons. C’est sans doute si vous vous étiez obstiné à le maintenir que nous aurions été fondés à demander la démission de votre adjoint.
Pourtant, malgré cette opposition, les parents d’élèves, comme nous mêmes, sommes prêts à réfléchir aux choix budgétaires les plus pertinents pour faire face à la situation actuelle. J’ai entendu des débats et des réflexions intéressantes dans cette période, en échangeant avec des parents ou leurs représentants. Chacun réfléchissait aux réformes et aux efforts qu’il lui semblait préférables de faire.
Lors du dernier conseil municipal, j’avais évoqué l’idée de mettre en place un processus de budget participatif ou d’associer les conseils de quartier à la réflexion sur les arbitrages budgétaires. Etant donné l’évolution prévisible de nos finances dans les prochaines années, je crois qu’il est temps, de part et d’autre, de quitter les postures politiciennes et partisanes, et d’oser mettre en place de nouvelles formes de débat, pour que les choix que nous ferons soient le plus largement possible partagés et compris.