Projet de contournement du Bourg d’Orvault

Communiqué de presse du 1er avril 2019 de Jean-Sébastien Guitton

[Résumé] Nous considérons que ce projet de contournement n’est pas, en l’état, une solution efficace pour les Orvaltais, y compris pour ceux qui habitent dans le Bourg, et qu’il ne serait pas responsable de le mettre en œuvre en ignorant ses inévitables conséquences. Pour autant nous ne renonçons pas à chercher des solutions à la saturation du Bourg aux heures de pointe car la situation y est insupportable et nous n’écartons pas définitivement la possibilité d’un contournement.


Une concertation publique est en cours, du 11 mars au 8 avril 2019, concernant le projet de contournement routier du Bourg d’Orvault. Elle permet aux élus et habitants d’Orvault de connaître les différents tracés envisagés et les impact prévisibles de ce projet, en termes environnementaux mais aussi en termes de circulation automobile.

Le projet

Le projet répond à un problème important et ancien de congestion du Bourg d’Orvault aux heures de pointe qui s’aggrave progressivement. L’étude confirme que ce problème est dû principalement à des voitures qui traversent notre commune entre la zone de Ragon et l’Odyssée, via le Bourg, pour éviter le périphérique nantais saturé, et à l’augmentation importante du nombre d’habitants du Bourg.

La solution complète proposée (scénario 3) et attendue depuis de très nombreuses années est de réaliser un franchissement du Cens qui permet à ce flux de voitures de ne pas traverser le Bourg, et un contournement nord qui permet de relier la rue du Raffuneau et le secteur de La Salle sans passer par le cœur du Bourg. Le projet est estimé à 30 millions d’euros.

Quels impacts ?

L’étude d’impact environnemental montre que le projet n’est pas sans incidence, notamment sur la zone humide de la Rousselière, même si certains tracés permettent de limiter ces impacts négatifs.

En terme de trafic automobile, les simulations mathématiques réalisées montrent que le projet réduira nettement la congestion automobile dans le cœur du Bourg, ce qui est l’objectif principal. On note cependant que le projet ne réduira pas le nombre de voitures circulant sur la rue Robert le Ricolais : il devrait même un peu l’augmenter.

Cependant, l’étude montre surtout très clairement et explicitement que le franchissement du Cens créera un « appel d’air » qui incitera davantage de conducteurs à l’emprunter pour éviter le périphérique nantais. De fait, cet itinéraire deviendra la « 4ème voie du périphérique » et le nombre de voitures qui traversent notre commune va beaucoup augmenter. Le rapport souligne que, à peine le franchissement créé, il sera déjà saturé, ainsi que la route de la Chapelle vers Ragon et la RD75 à proximité de la Bugallière et de l’Odyssée ! L’étude montre que le trafic automobile va aussi augmenter de manière très importante le long de la route de la Garenne (Bugallière) et sur la RD42 entre le Bois Raguenet et Alcatel. Même le cœur du Bois Raguenet devrait être impacté négativement à certains moments.

Ainsi, ce projet réduira bien la circulation au cœur du Bourg mais la sortie ou l’entrée du Bourg seront souvent plus difficiles qu’aujourd’hui ! Ailleurs dans Orvault, le projet aura de nombreux effets négatifs sur la mobilité et la tranquillité des Orvaltais. Les vrais bénéficiaires seront en réalité les conducteurs qui traverseront notre commune plutôt que d’emprunter le périphérique nantais.

De plus on peut même craindre une « fuite en avant » encore plus importante à l’avenir puisque, face à la saturation prévue de la route de la Chapelle et à sa dangerosité, certains imaginent déjà un élargissement de cette voie, qui attirera donc encore davantage de voitures.

En conséquence, ce projet de contournement est-il aujourd’hui une bonne solution pour les Orvaltais, y compris ceux qui habitent dans le Bourg ? Est-il responsable de le mettre en œuvre alors que nous connaissons ses inévitables conséquences ? Nous ne le pensons pas.

Quelles solutions ?

Pour autant nous ne renonçons pas à chercher des solutions à la saturation du Bourg aux heures de pointe car la situation y est insupportable, et nous n’écartons pas définitivement la possibilité d’un contournement.

L’élargissement du périphérique entre porte d’Orvault et porte de Rennes devrait tout d’abord réduire le nombre de conducteurs qui l’évitent en passant par le Bourg : il sera intéressant d’évaluer cet impact positif.

De plus, une politique volontariste doit être menée en matière de transports en communs (chronobus plus fréquents que les bus et avec voie réservée, mais aussi covoiturage ou autostop) et en matière de mobilité douce (pistes cyclables et développement du vélo à assistance électrique notamment) pour faciliter la mobilité vers et à partir du Bourg : nous ferons des propositions dans ce domaine.

Mais nous pensons aussi qu’il est légitime que la Ville d’Orvault demande qu’une expérimentation soit menée pour restreindre la circulation sur la route de la Chapelle entre le Bourg et Ragon, voire sur d’autres axes. Il est légitime que nous refusions que notre commune (et en particulier le centre de notre Bourg) serve de voie de délestage du périphérique nantais, comme le montre l’étude des flux actuels. Diverses solutions techniques existent, plus ou moins drastiques et modulables. L’étude réalisée envisage d’ailleurs de telles restrictions de circulation pour réduire la circulation vers les lacets du Pont aux prêtres et considère qu’elles peuvent être efficaces. Reste donc à savoir si cet objectif est partagé par Nantes Métropole et le Conseil Départemental ou si, implicitement, notre commune est considérée comme une voie naturelle d’évitement du périphérique. Même sans rejeter définitivement la perspective d’un franchissement du Cens ou d’un simple « contournement nord », nous avons quelques années devant nous pour mener cette expérimentation car les travaux ne sont de toutes façons pas prévus avant 2024.

Enfin, une partie de la congestion actuelle étant due au développement du Bourg au niveau du Vallon des Garettes, il nous semblerait incohérent de poursuivre la densification urbaine du Bourg avant d’avoir trouvé des solutions efficaces. Cela n’implique pas de geler tous les travaux car la rénovation du cœur de Bourg est par exemple importante pour son dynamisme. Elle nécessite d’ailleurs une véritable concertation, qui ne soit pas factice. Mais il nous semble nécessaire de revoir à la baisse les objectifs de nouveaux logements dans le Bourg.

Ce projet concerne tous les Orvaltais. Nous les invitons à prendre connaissance du dossier de cette consultation publique et à y participer avant le 8 avril. Il est disponible au Centre Technique Municipal du Croisy ou sur internet en cliquant sur ce lien : https://www.registre-dematerialise.fr/1163/documents

Le dossier technique de synthèse à consulter pour bien comprendre les enjeux et les impacts prévisibles est la «note explicative détaillée» : https://www.registre-dematerialise.fr/document/registerDocument/download/24054

Jean-Sébastien Guitton
Conseiller municipal
Candidat aux prochaines élections municipales

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