Quelques idées glanées pendant l’été…

Article de Jean-Sébastien Guitton du 22 août 2016.

JSGuittonAout2014A l’occasion de mes vacances estivales en Vendée puis aux Pays-Bas et d’un déplacement professionnel en Californie en juillet, j’ai fait quelques observations qui m’ont semblé révélatrices d’une évolution des pratiques (en matière d’écologie notamment) et/ou qui sont susceptibles d’inspirer des idées pour Orvault. En voici quelques unes, illustrées de photos.

Pendant mon séjour aux Pays-Bas (notamment à La Haye et Amsterdam) j’ai tout d’abord été frappé par l’omniprésence des vélos. On en trouve stationnés en très (très) grand nombre un peu partout, notamment près des gares. Au point qu’il faille ajouter dans certains lieux des panneaux  « stationnement de vélos interdit » et menacer les vélos de fourrière… A Delft, deux péniches amarrées dans un canal sont même consacrées au stationnement des vélos. Tout semble aménagé pour faciliter son utilisation. Les voies et pistes cyclables sont nombreuses, séparées de la circulation automobile et piétonne, ou colorées au sol en rouge, avec des feux de circulation spécifiques. A Amsterdam, la gare ou le musée Rijksmuseum sont traversés par une piste cyclable. Le long des escaliers urbains, une rainure ou un rail le long des marches permettent de faire rouler son vélo à côté de soi. Dans les quartiers résidentiels, les locaux pour ranger son vélo sont très accessibles. La France ne joue pas dans la même division mais les voies cyclables du littoral vendéen ou cette piste colorée en vert du centre de Saint Gilles Croix de Vie (en bas à droite de l’image ci-dessous) vont par exemple dans le bon sens.

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La mobilité durable se traduit aussi d’autres façons. Les tramways sont par exemple très développés à San Francisco, Amsterdam ou La Haye, même si dans toutes ces villes, les rames sont moins modernes et confortables que celles de Nantes. En Californie, la voie de gauche de certaines portions d’autoroutes très fréquentées est réservée aux véhicules qui transportent au moins deux personnes, afin que le covoiturage fasse gagner du temps, et pas seulement de l’argent et du CO2. On voit aussi que les infrastructures s’adaptent pour permettre l’usage de véhicules électriques. J’ai ainsi observé des bornes de recharge sur des trottoirs d’Amsterdam, et j’ai appris dans une aire d’autoroute française qu’un projet de déploiement de 200 bornes de recharge rapide de véhicules électriques était en cours. Pour que ces véhicules ne  roulent pas principalement à l’énergie nucléaire, il faut développer les énergies renouvelables et, de ce point de vue, les nombreuses éoliennes dans le nord de la France, en Belgique ou aux Pays-Bas montrent la voie.

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En matière de recyclage/réutilisation, j’ai constaté que les poubelles disposées un peu partout dans San Francisco permettent de trier séparément 3 types de déchets : recyclables, compostables et les autres. A Brest, chez un membre de ma famille, l’eau usée du lave-main alimente le réservoir de la chasse d’eau des toilettes. A Saint Gilles Croix de Vie, la municipalité expérimente une « boite à dons » qui permet de donner et réutiliser des objets dont on ne sert plus.

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La question alimentaire et agricole est aussi posée plus nettement. Dans le Golden Gate Park de San Francisco, le vendeur de gâteaux et sandwichs affiche par exemple la provenance locale et la composition végétarienne de ses produits. A La Haye, une « ferme urbaine » (Urban Farmers : en bas à gauche sur l’image ci-dessous) dans un bâtiment de plusieurs étages est en développement et vise une production sans pesticides et une vente locale. Ce projet hors-sol révèle a minima la crise du foncier agricole disponible, même si la périphérie de La Haye compte déjà de nombreuses serres.
Quelques observations concernent la biodiversité. L’écluse du Jaunay à Saint Gilles Croix de vie est dotée d’une « passe à anguilles » qui permet à ces poissons de la franchir et de poursuivre leurs migration (à gauche sur le photo de l’écluse). Aux Pays-Bas, on observe des hérons (ici perché sur le lampadaire !) et des grèbes huppés (ici dans un canal de La Haye) urbains, signe d’une certaine abondance de poissons dans les canaux…

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Le quartier résidentiel de La Haye où j’ai passé plusieurs jours (grâce à un « échange de maisons ») était constitué de longs immeubles de 3 étages qui sont en réalité une succession de logements qui occupent chacun les 4 niveaux, sur toute la largeur de l’immeuble : le rez de jardin (porte d’entrée d’un côté, cuisine avec accès à un petit jardin de l’autre) et les 3 étages (salon au 1er, puis chambres et salle de bain). Les espaces situés entre les immeubles sont piétonniers : les voitures se stationnent dans les rues et parkings souterrains périphériques. Ces espaces collectifs sans voiture sont propices aux jeux d’enfants en sécurité et aux moments conviviaux partagés entre familles, comme nous avons pu le constater. Des panneaux signalent que les voisins sont vigilants et solidaires les uns avec les autres (« buurtpreventie » = prévention de quartier) : un équivalent de nos « voisins vigilants » que j’ai aussi observé à San Francisco dans un quartier résidentiel avec une tonalité plus « policière » (« neighborhood watch » = voisins vigilants).

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été2016-6bPour finir, j’ai lu cet été un petit livre trouvé à la médiathèque Ormédo (bourg d’Orvault) qui apporte un regard équilibré sur diverses questions concrètes que peuvent se poser celles et ceux qui souhaitent être des « éco-citoyens » au quotidien.

Bref, beaucoup d’idées en tête pour redémarrer l’année ! Bonne rentrée à tous.

4 réflexions sur « Quelques idées glanées pendant l’été… »

  1. Guillaume

    Quelques autres observations de voyage :

    Les voies de covoiturage sont visibles dans d’autres pays (en Norvège par exemple) et il y a des voies d’expérimentation en région parisienne.
    Pour le recyclage, il y a aussi les machines qui récupèrent les bouteilles/canettes et donnent des bons d’achats (ou des dons à la croix-rouge) dans les supermarchés en Norvège ou Allemagne. Il y a pas mal de pays qui n’ont pas arrêté la consigne comme nous (même si certains magasins de bière la pratique en France).

    Pour un lait local, on a quelques distributeurs de lait (vu en Inde et dans quelques endroits en France).

    C’est bien les voyages hors de notre beau pays (sauf en termes de CO2), ça permet de s’ouvrir l’esprit et de découvrir d’autres initiatives/cultures/manières de penser et de relativiser ce que les médias nous racontent…

  2. jsguitton Auteur de l’article

    Oui, il y a plein de bonnes idées partout. Une fois identifiées, il nous fait les appliquer (ou les adapter si nécessaire) chez nous…
    N’hésitez pas à commenter cet article avec d’autres idées du même genre !
    (Et pour ce qui est du CO2, Amsterdam est plus proche d’Orvault que Marseille 😉 )
    Jean-Sébastien Guitton

  3. GAHON

    voitures électriques, solution… ou problème???
    l’installation des bornes électriques est faite sur fond public, pour qu’EDF puisse écouler sa production électrique nucléaire et pour faire plaisir à Mr.Bolloré
    En 2014, suite à la plainte déposée par l’Observatoire du nucléaire le Jury de déontologie publicitaire (JDP) a condamné les publicités de Citroën, Renault, Bolloré, Opel … En effet le véhicule électrique n’est ni « vert », ni « écolo », ni « propre » ! Grâce à cette jurisprudence, BME ose seulement écrire « Zéro émission locale », ce qui valide bien le fait que la pollution est émise ailleurs, dans les centrales nucléaires et les centrales fioul lourd, charbon et gaz. Et la fabrication de la voiture électrique nécessite aussi énormément de métaux lourds et terres rares.
    Réseau de Transport de l’Electricité (RTE) souligne que la recharge des voitures électriques augmente les pointes de consommation électrique. Ces pointes sont déjà énormes en regard de celles de bien des pays européens du fait de notre dépendance en France à l’énergie électrique pour le chauffage individuel. Certaines voitures électriques semblent une aberration totale : la Bluecar, utilisée en auto-partage par plusieurs villes est une voiture qui consomme à l’arrêt ! Sa batterie doit être chauffée à 80 degrés ! C’est comme si vous laissiez votre moteur tourner toute la nuit pour être prêt à partir le lendemain !
    un million de véhicules électriques ou hybrides rechargeables en recharge lente simultanée soutirent entre 3 000 et 6 000 MW, soit la puissance de 2 à 4 réacteurs EPR.
    un court résumé des problématiques:
    http://www.amisdelaterre.org/L-ADEME-dit-enfin-la-verite-sur.html
    Pour engager réellement la transition énergétique et remplacer les énergies non renouvelables polluantes (essence, fioul, nucléaire, charbon, gaz), il importe DANS L’ORDRE DES PRIORITÉS de réduire nos consommations (Sobriété énergétique), d’utiliser les appareils les plus performants (Efficacité énergétique) et enfin de consommer uniquement des énergies renouvelables.
    Et tant qu’à prendre exemple à l’étranger, mettre en place une vraie politique de sortie du chauffage électrique en neuf et rénovation (Allemagne Suisse par exemple) serait nettement plus bénéfique que de faire la promotion de la voiture électrique! (En 2008, un ménage français consommait en moyenne 40% de plus d’électricité qu’un ménage allemand, en raison d’une utilisation intensive de ce type de chauffage.)
    cordialement.

  4. jsguitton Auteur de l’article

    Bonjour Philippe, quelques réponses à tes réflexions que je partage :
    1) cet article évoque des observations que j’ai faites cet été, il n’est pas un inventaire des bonnes idées à prendre à l’étranger (je ne suis allé ni en Allemagne ni en Suisse par exemple) ou une liste des priorités à développer. Ces observations faites au grée de mes balades témoignent d’évolutions mais certaines méritent débat et réflexion en effet. Tu parles de la voiture électrique, mais le cas de la ferme urbaine hors sol ou le ton très « policier » des panneaux « voisins vigilants » de San Francisco peuvent aussi être cités.
    2) complètement d’accord avec l’ordre des priorités que tu cites pour réussir la transition énergétique. Pour ce qui concerne la mobilité, le développement du vélo (Pays-Bas) ou du covoiturage (Californie) vont dans ce sens. Et le chauffage électrique est une aberration, à l’évidence destinée à financer la filière nucléaire.
    3) concernant la voiture électrique, j’ai mentionné dans l’article le nécessaire développement en parallèle des énergies renouvelables, faute de quoi les émissions sont en effet simplement reportées ailleurs. Et tu as raison d’être vigilant sur les « fausses bonnes solutions » : le petit bouquin que je cite à la fin n’est pas intitulé « oui…mais… » pour rien ! Ceci dit, j’ai le sentiment que, en ville par exemple où les distances sont plus limitées et où la réduction des émissions de particules est un enjeu sanitaire important, la solution « véhicule électrique » mérite d’être examinée pour l’avenir.
    Cordialement
    Jean-Sébastien Guitton

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