Intervention de Jean-Sébastien Guitton au conseil municipal du 29 mars 2016.
En résumé : Nous sommes favorables aux orientations et objectifs ambitieux fixés par ce PADD mais nous pensons que leur traduction pratique dans le PLUm doit veiller à ce que l’évolution de nos quartiers et de nos communes soient perçues comme une évolution positive pour la qualité de vie de chacun et non comme une évolution subie et négative.
Le Projet d’aménagement et de développement durable est un document important puisqu’il décrit l’évolution que nous voulons pour notre agglomération en matière d’habitat, de mobilité, d’urbanisme, d’environnement, d’activités économiques. Bien entendu, l’objet de notre débat n’est pas de commenter dans le détail ce document mais de donner notre sentiment général et d’identifier quelques points de vigilance.
D’un point de vue global, nous sommes satisfaits des orientations et priorités affirmées par ce PADD, en particulier lorsqu’il montre que pour bien vivre, chacun et ensemble, il est indispensable de préserver nos ressources énergétiques et naturelles. On ne construit rien de durable en négligeant les enjeux d’avenir. Ce qu’on appelle la transition écologique, c’est une façon intelligente, solidaire et progressive de faire évoluer notre façon de produire et de consommer l’énergie, notre façon de nous déplacer, notre façon d’aménager nos villes et nos quartiers, notre façon de concevoir l’activité économique. Ces enjeux sont pris en compte dans le PADD et sont traduits en objectifs chiffrés ambitieux, c’est donc très positif. Reste à les concrétiser dans les documents réglementaires du PLUm.
Pour permettre à chacun de se loger et en même temps réduire notre consommation d’énergie et d’espaces naturels et agricoles, nous pensons que l’évolution de nos quartiers doit être du gagnant-gagnant entre les anciens et les nouveaux habitants, nouveaux habitants qui, entre parenthèses, sont bien souvent nos propres enfants qui, faute de logements, devraient aller habiter loin de l’agglomération. Les anciens habitants ont à y gagner. La construction de nouveaux logements, et notamment de logements diversifiés, doit en effet permettre de redynamiser des commerces et des services de proximité et elle doit s’accompagner d’une amélioration de la qualité des espaces publics et des transports en commun.
Mais, disons-le, la construction de nouveaux logements inquiète souvent. Nous identifions au moins 4 points de vigilance qui doivent tout particulièrement être pris en compte au moment de la finalisation du PLUm.
Tout d’abord l’identité des communes et des quartiers doivent être prises en compte, en particulier dans la forme des bâtiments qui y seront construits, en évitant des projets absurdes d’un point de vue urbanistique et en veillant à la présence d’espaces verts et récréatifs.
Ensuite les logements sociaux doivent être construits dans l’ensemble de la commune, pour favoriser la mixité sociale et pour démontrer par les faits que les inquiétudes de certains sont largement basées sur une méconnaissance des personnes qui bénéficient de ces habitations.
Troisièmement l’impact visuel des collectifs sur les maisons voisines ne doit pas être négligé même s’il ne peut pas toujours être complètement évité. Certaines rues et certaines parcelles sont plus favorables que d’autres à la construction des collectifs pour limiter cet impact négatif. C’est pourquoi la cartographie du PLUm devra absolument être plus fine que celle de notre PLU actuel. Par ailleurs la concertation en amont avec les riverains doit être plus systématique et mieux anticipée.
Enfin l’instauration d’un nombre maximum de places de parking par logement ne peut pas être imposée lorsqu’à l’évidence, cette restriction aura pour conséquence une dégradation majeure des conditions de vie des riverains, en raison du stationnement sauvage de dizaines de voitures dans des rues qui ne sont pas aménagées en conséquence. Ces restrictions ne doivent s’appliquer qu’à proximité des lignes de tramway et de chronobus et de places de stationnement public.
Telles sont les conditions selon nous d’un renouvellement urbain gagnant-gagnant et donc durable de notre agglomération et de notre commune.
Puisqu’il est question de logement, indépendamment du PLUm, nous sommes satisfaits qu’ait enfin eu lieu la réunion des Maires de l’agglomération sur l’accueil des Roms que nous avions demandée il y a 9 mois à travers un vœu voté à l’unanimité et à l’initiative du groupe « écologistes et citoyens ». C’est aussi l’occasion de saluer le travail considérable des bénévoles qui accompagnent ces personnes dans l’agglomération et dans notre commune.
Concernant plus spécifiquement Orvault, il est difficile d’analyser dans le détail les orientations cartographiques qui sont données. Les orientations précises seront débattues à l’étape suivante du PLUm. Tout au plus nous nous félicitons de voir rappelée l’importance écologique du Cens et de la Rousselière, de voir que le développement de certaines lignes de transports en commun y est mentionné, tout comme le contournement du bourg d’Orvault. Nous nous interrogeons davantage sur la pertinence de développer des projets au nord du Bois Raguenet ou de concrétiser trop vite la ZAC de la Bigeottière déjà saturée de voitures aux heures de pointe. Les études en cours à Plaisance, route de Rennes, à la Cholière, au Petit Chantilly ou dans le Bourg doivent en revanche être menées avec ambition mais avec les habitants, pas seulement quand ils seront déjà ficelés.
Enfin pour terminer 2 regrets :
D’abord, même si le document proposé nous semble positif et représente un gros travail, nous ne sommes malheureusement pas dupes de l’influence probablement limitée qu’a eu la concertation citoyenne sur sa rédaction finale. Nous devons, collectivement, limiter ces procédures où les habitants qui s’y engagent avec dévouement et sincérité ont l’impression que l’essentiel de ce qui en sort était en réalité déjà largement écrit avant de commencer. Sollicitons les pour de vraies co-élaborations, comme l’évolution des quartiers dont je parlais à l’instant.
Autre regret : trouver la mention d’un projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, bien hypothétique, en dehors du périmètre de ce PLUm, plutôt qu’une réflexion sur une amélioration de l’aéroport actuel, tellement moins couteuse et plus conforme aux objectifs affirmés du PADD.
En conclusion nous sommes donc favorables aux orientations et objectifs ambitieux fixés par ce PADD mais nous pensons que leur traduction pratique dans le PLUm doit veiller à ce que l’évolution de nos quartiers et de nos communes soient perçues comme une évolution positive pour la qualité de vie de chacun et non comme une évolution subie et négative.