Orvault enfin libérée d’un « prêt toxique »

Intervention de Jean-Sébastien Guitton au conseil municipal du 29 mars 2016.

JSGuittonAout2014En résumé : La Ville d’Orvault a contracté en 2008 un « prêt structuré » dont le taux peut varier à tout moment en fonction des fluctuations du marché. Il faut saisir l’opportunité de s’en débarrasser mais nous reprochons à la majorité de ne pas avoir informé les nouveaux élus de l’existence de ce prêt toxique.

Vous connaissez peut-être cette peinture de l’artiste belge René Magritte qui représente une pipe et qui est intitulée « Ceci n’est pas une pipe ».
Pour votre part, vous vous évertuez à affirmer « Ceci n’est pas un prêt toxique ! Ceci n’est pas un prêt toxique ! ».
Monsieur le Maire, ceci n’est pas un prêt toxique mais vous le surveillez comme le lait sur le feu. Quasiment chaque matin, de votre propre aveu, vous allez vérifier que les indices boursiers sur lesquels il est basé n’évoluent pas défavorablement.


Ceci n’est pas un prêt toxique mais vous avez cherché à vous en débarrasser à plusieurs reprises lors des dernières années.
Ceci n’est pas un prêt toxique mais vous avez assigné en justice la banque qui vous l’a proposé.
Ceci n’est pas un prêt toxique mais il est classé 3E sur une échelle de risque qui va jusqu’à 6F.
Ceci n’est pas un prêt toxique mais l’Etat nous propose 70 000 euros pour nous en débarrasser.
Ceci n’est pas un prêt toxique mais les banques n’ont pas trop envie de nous prêter de l’argent à un taux intéressant tant que nous le conservons.
Ceci n’est pas un prêt toxique mais le quitter va nous couter 130 000 euros.
Honnêtement, je le trouve bien toxique, moi, ce prêt non toxique !
La vérité est qu’un « emprunt toxique est un emprunt structuré qui a mal tourné ». Autrement dit, si ce prêt n’est pas ENCORE toxique, tous les ingrédients sont là pour qu’il le devienne, au grée des fluctuations du marché, et ce depuis 2008.
Alors bien sûr il faut le convertir en prêt classique et profiter du fond de soutien mis en place par l’Etat. Pourtant nous nous abstiendrons car nous voulons vous faire remarquer que, alors que l’existence de cet emprunt était très préoccupante et qu’elle pouvait avoir des conséquences importantes pour nos finances, vous n’avez jamais jugé utile, depuis les élections de mars 2014, d’en parler aux nouveaux élus, ou au moins aux membres de la commission Ressources et Administration. Il faut croire que vous n’en étiez pas très fiers et il y avait de quoi. Car même si vous mettez en cause le rôle de conseil de la société qui vous a proposé ce prêt en 2008, et nous le comprenons, toutes les communes n’ont pas contracté ce type de prêt dangereux. Au delà des 130 000 euros que votre décision de l’époque nous coûte aujourd’hui, chacun aura compris que c’est plus globalement notre relation avec les organismes de prêt qui a été affectée par cet emprunt.

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