Intervention de Jean-Sébastien Guitton au CM du 29 septembre 2014
En résumé : Au-delà de l’installation de ruches pour abeilles domestiques, le plus important en matière de biodiversité est de mettre en œuvre des mesures en faveur des abeilles sauvages. Et la lutte contre les frelons asiatiques ne doit pas négliger les nids primaires, plus discrets mais fondamentaux.
Nous souhaitons attirer votre attention sur le fait que la question des insectes pollinisateurs, et de leur impact sur la biodiversité, doit être abordée de façon plus large que ce qui nous est proposé ici. Implanter des ruches et des abeilles domestiques en ville présente un intérêt pédagogique vis à vis des habitants, et permet de soutenir l’activité économique des apiculteurs. C’est la raison pour laquelle nous approuverons cette délibération.
Mais les travaux des spécialistes du sujet que j’ai pu consulter montrent que, pour avoir un impact direct et concret sur la biodiversité, la priorité doit être donnée aux nombreuses espèces d’abeilles sauvages qui jouent un rôle écologique plus important encore que les abeilles domestiques, celles qu’on installe dans les ruches. Ces dernières peuvent en outre entrer en compétition avec les abeilles sauvages, et il faut y être vigilant. Différentes actions volontaristes peuvent être entreprises pour favoriser ces abeilles sauvages. Cela passe notamment par la multiplication d’aménagements qui favorisent leur nidification, c’est ce qu’on appelle les « hôtels à abeilles », et par une gestion appropriée des espaces verts. Ce sont surtout ces mesures là qui doivent être amplifiées et généralisées si on souhaite avoir un véritable impact sur la biodiversité.
Par ailleurs, nous soutenons votre projet d’apporter une aide aux particuliers pour détruire les nids secondaires de frelons asiatiques qui sont souvent volumineux et situés à plusieurs mètres de hauteur et dont la destruction peut en effet s’avérer très couteuse. Cependant, comme je vous l’ai dit en commission, pour lutter efficacement contre cette espèce envahissante, nous pensons qu’il ne faut pas négliger la détection et la destruction rapide des nids primaires, qui comme leur nom l’indique précèdent la création des nids secondaires, et qui sont beaucoup plus petits et plus accessibles. Attention donc à ne pas communiquer et soutenir uniquement la destruction des nids secondaires. Ce serait probablement une erreur stratégique dans la lutte contre les frelons asiatiques.
Enfin, Mme Heuzey s’était étonnée la dernière fois que nous puissions émettre en conseil municipal certaines remarques ou réserves que nous n’avions pas formulées en commission. Comme c’est à nouveau le cas cette fois ci, je profite de cette intervention pour lui dire que, d’une part ce projet de délibération ne nous a été remis que le soir de la commission, comme cela arrive régulièrement, et d’autre part que le travail d’un conseiller municipal minoritaire consiste aussi à mettre à profit les jours qui séparent la commission du conseil municipal pour travailler les dossiers qui lui sont soumis et donc, parfois, émettre des remarques supplémentaires ou formuler de nouvelles propositions.